Sunday, 29 May 2011

Guardiola a encore dépassé le maître



Guardiola a encore dépassé le maître
Posted on May 29, 2011 by Marc Leprêtre
Il y a deux ans, à Rome, son coup tactique était presque passé inaperçu. Face à ces mêmes Mancuniens, Pep Guardiola avait choisi de mettre en place une défense individuelle sur Cristiano Ronaldo. Puyol n’avait pas lâché d’une semelle le diable parmi les Diables, fou de rage en comprenant, au fil des minutes, que la finale et le trophée lui échapperaient. Vingt-quatre mois plus tard, plus de Cristiano Ronaldo dans les rangs mancuniens. Mais deux nouveau choix cruciaux de l’entraîneur catalan. Le premier ? Aligner d’entrée Eric Abidal, deux mois et demi seulement après son opération, à la place d’un Carles Puyol en manque de rythme après une blessure gênante au genou. Et aussi celui de laisser Javier Mascherano, milieu de terrain de formation, dans l’axe auprès de Gerard Piqué. Deux choix risqués, mais payants, qui prouvent que l’ancienne plaque tournante du milieu du Barça est bel et bien devenue le cerveau de la plus belle équipe de club de tous les temps.

Meilleurs choix, meilleure psychologie

Le voir monter les marches menant à la Coupe aux grandes oreilles après ce succès n’avait rien de dérangeant. Non. Guardiola est le patron. L’architecte et le psychologue en chef de cette machine à jouer au foot. Oubliés les problèmes de santé : Eric Abidal avait la rage. L’envie de mordre dans ce match comme un miraculé croque la vie. Il n’a absolument rien lâché à Fabio et Valencia, impuissants face à la fougue et l’intelligence tactique du Français. La force de Guardiola, c’était aussi et surtout de convaincre Carles Puyol qu’il valait mieux rester sur le banc et laisser Javier Mascherano faire le boulot. L’Argentin l’a encore fait, avec autorité et un sens aiguisé du placement, coupant un grand nombre de trajectoires devant Rooney, «Chicharito» puis Nani, notamment en toute fin de match (89e). Au coup de sifflet final, Puyol a enlacé son entraîneur, lancé plusieurs clins d’oeil à ses équipiers. Notamment Messi. Pep avait encore raison…

Berbatov n’a pas supporté l’affront

Preuve que la valeur n’attendra jamais le nombre des années. Du haut de ses 40 ans, et de ses quatre petites saisons en tant qu’entraîneur, il s’est offert le luxe de donner une deuxième leçon tactique et psychologique à Sir Alex Ferguson. En trois saisons seulement. Pour remporter, déjà, son dixième trophée. Exploit ? Non, talent. Les 69 ans et 25 ans de carrière de Ferguson à Manchester, l’entraîneur le plus titré de l’histoire du football, n’ont pas suffi. L’Ecossais a mastiqué, maltraité même son légendaire chewing-gum. Mais il avait sans doute perdu trop tôt son duel avec son disciple. D’abord en prenant le risque presque inconsidéré de laisser le seul Carrick comme pur milieu défensif face aux diaboliques milieux barcelonais. Mais surtout en se privant des talents de Nani, remplaçant au coup d’envoi, et de celui de Dimitar Berbatov, laissé en tribune (!). Le meilleur buteur de Premier League (21 buts) n’a pas supporté l’affront, et a quitté le stade avant même le coup d’envoi, selon la BBC. «Ça m’a déchiré le coeur, c’était une terrible décision que j’ai eu à prendre», a lancé Ferguson avant la partie. Vu son aura et sa crédibilité, il n’aura pas besoin de la justifier. Juste de la digérer…

David Benarousse, France Football

http://www.francefootball.fr/ligue-des-champions/#!/news/2011/05/28/233501_guardiola-a-encore-depasse-le-maitre.html

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