En Argentine, on savoure ce nouveau triomphe de l'enfant chéri. Même si les performances de la Pulga (la Puce) divisent encore spécialistes du ballon rond et amateurs
Au même titre que la galette des rois, on célèbre désormais Messi chaque début d'année en Argentine, lorsque ce dernier reçoit le Ballon d'Or en guise de fève. Couronné pour la troisième fois en trois ans, Messi est adulé comme un roi par tous les spécialistes. José Pekerman, qui lui offrit sa première sélection contre la Hongrie en août 2005, ne se lasse pas de l'observer. «C'est incroyable ce qu'il a réussi à faire en si peu de temps, si l'on tient compte de sa jeunesse. Il ne s'arrête pas sur sa réussite, il cherche toujours à battre des records. Ce qui a pu prendre beaucoup plus de temps à d'autres grands joueurs, il le réalise sur une période bien plus courte. On ne peut qu'être impressionné». L'ancien sélectionneur albiceleste a la sensation que «pour lui, tout a l'air facile». Sauf en équipe nationale, où il peine à atteindre son meilleur niveau. «Il n'a pas encore pu concrétiser les succès des équipes dans lesquelles il a joué, même si individuellement, il reste un joueur indispensable», note Pekerman, considérant que c'est «une question de temps».
L'opinion publique n'est pas toujours tendre avec Messi dans son pays d'origine, contrairement au monde professionnel. «Il y a encore de la frustration chez les Argentins par rapport à la sélection. D'autant qu'en équipe de jeunes et aux Jeux Olympiques, il a réalisé la même chose (qu'à Barcelone)». Pour Osvaldo Piazza, c'est justement «son entourage barcelonais qui le sublime : en sélection il n'a pas de "socio" de cet acabit, mais plutôt un ensemble de talents solitaires. Vous pouvez avoir un bon orchestre, si chacun joue sa partition de son côté, vous n'obtenez pas de belle musique», résume le libéro de la grande époque des Verts. «La presse dit parfois qu'il ne donne pas tout, mais il faut voir le contexte : les sélectionneurs défilent et aucun projet de jeu à long terme n'est établi», se désespère l'ancien Stéphanois.
Les spécialistes s'inclinent, l'opinion trépigne
Un autre ancien pensionnaire du championnat de France n'hésite pas à placer Messi au-dessus de Maradona et Pelé. «Avec tout le respect qu'ils méritent, en ce moment, je pense que Messi est supérieur à tous, il fait des choses que personne n'avait réalisé jusqu'à présent dans l'Histoire du football», juge Carlos Bianchi, réfutant au passage «l'affirmation selon laquelle il faut d'abord être champion du monde avec sa sélection pour être le meilleur de l'Histoire». L'Uruguayen Victor Hugo Morales, célèbre pour son commentaire enflammé sur le but de Maradona face aux Anglais en 1986, abonde également dans ce sens. «Aucun joueur ne lui arrive à la cheville actuellement. C'est une grande reconnaissance pour le football argentin. Messi porte en lui les gênes du footballeur argentin. Ce n'est pas un hasard si parmi les cinq meilleurs joueurs du monde, trois sont argentins : Maradona, Di Stefano et Messi», souligne cet érudit du ballon rond, avant de conclure : «Messi est de la même race que Diego (Maradona), c'est un artiste sublime au coup de patte efficace». -
Florent TORCHUT, à Buenos Aires
Florent TORCHUT, à Buenos Aires
No comments:
Post a Comment